En savoir plus

Contexte et enjeux

L’élevage est aujourd’hui critiqué car certaines pratiques sont jugées peu respectueuses du bien être animal. Par exemple, en France, seulement 10% des porcs ont un accès à l’extérieur, majoritairement ceux produits suivant le cahier des charges de l’agriculture biologique, ou bien issus de productions locales, comme le porc Sarthois (courettes) ou de démarches qualités particulières (ex : basque, catalan, corse, auvergnat). De même, 95 % des lapins de chair sont élevés dans des cages grillagées, sans accès à l’extérieur et sans enrichissement du milieu de vie. Le MP-SANBA a pour ambition de contribuer à la transition vers des élevages plus durables et plus acceptables.

Dans ce contexte, permettre l’accès à l’extérieur pour les animaux élevés jusque-là majoritairement en claustration, constitue une voie intéressante de recherche qui répond à une demande croissante des consommateurs-citoyens. Ce mode de production a des conséquences positives sur la santé des animaux (moins de problèmes d’aplombs par ex…) et leur bien-être (plus d’espace, diversification des comportements). Mais il présente aussi des limites comme une plus forte exposition aux maladies transmises par la faune sauvage (peste porcine ou grippe aviaire), un risque de prédation, une possible diminution des performances (animaux soumis à des fluctuations de températures), un risque de pollution (gestion des effluents sur le parcours extérieur). Par ailleurs, les bâtiments d’élevage existants ne sont pas toujours adaptés pour permettre l’accès vers l’extérieur.

Objectifs

Dans ce contexte, l’objectif du projet est de contribuer à transformer les systèmes d’élevage (essentiellement lapin de chair ou porc charcutier) en produisant des connaissances et en proposant des pratiques d’élevage qui permettent de garantir conjointement le bien-être et la santé des animaux d’élevage tout au long de leur vie. De ce point de vue, nous pourrons nous intéresser aussi bien à l’animal sevré qu’à l’animal avant le sevrage, voire avant la naissance si des verrous importants sont identifiés pour les stades de vie précoces. Il s’agit de traquer ou de co-concevoir puis d’évaluer des pratiques innovantes et de mieux comprendre les mécanismes physiologiques mis en jeu (éthologie, immunité, microbiote, épigénétique…). Nous recueillerons les perceptions des éleveurs et des citoyens–consommateurs sur ces innovations. Certaines parties du projet seront traitées de façon plus générique (porc, lapin, poule, veau) de manière à donner une portée large au projet emblématique. De même, une attention particulière est portée sur les conditions de travail de l’éleveur.

Si l’acceptabilité des systèmes d’élevage fait l’objet de controverses sociétales concernant le respect du bien-être animal, l’accès à l’extérieur répond à une demande croissante des citoyens-consommateurs (Delanoue et al., 2015) et son intérêt n’a pas vocation à être mis en débat dans le projet.

Espèces concernées

Structure du projet

La méthodologie est basée sur de l’innovation ouverte, et le projet est ainsi organisé en six tâches complémentaires (Figure 1) : Tâche 1 : management de projet et animation scientifique; Tâche 2 : étude des perceptions, freins et motivations des éleveurs et des citoyens-consommateurs sur l’élevage avec accès à l’extérieur; Tâche 3 : repérage des innovations par « La traque aux innovations en élevage » ; Tâche 4 : évaluation des animaux et des systèmes (définition des cadres conceptuels afin d’évaluer la santé et le bien-être animal ainsi que la viabilité du système ;  Tâche 5 : co-conception des systèmes d’élevage cunicoles et porcins avec accès à l’extérieur; Tâche 6: analyse et accompagnement du processus d’innovation.

Figure 1 : Organisation du projet emblématique SANBA et lien avec d’autres projets scientifiques.

Partenariats

     Le projet est basé sur une démarche de co-construction avec des acteurs non académiques (vétérinaires, éleveurs, conseillers, ONG, consommateurs, décideurs publiques, etc) de manière à garantir un fort pouvoir transformant des connaissances produites et à faire sensiblement évoluer les pratiques d’élevage et les systèmes.

Des nombreuses expertises scientifiques (INRAE) sont mobilisées :

• UMR GenPhySE, Départements PHASE et GA : santé digestive, immunologie, microbiote, comportement, stress, épigénétique
• USC 1383 IECM, Département SA : immunologie, endocrinologie, physiologie porcine, éthique
• UMR PEGASE, Département PHASE : analyse automatisée des comportement, relations sociales et bien-être du porcelet
• UMR1300 BIOEPAR, Département SA : santé porcine, médecine vétérinaire, évaluation clinique de la santé et du bien-être animal, immunologie anti-infectieuse, analyse du processus d’innovation
• UMR0346 EpiA, Département SA : épidémiologie, interactions pathogène-microbiote
• UMR1225 IHAP, Département SA : pathologie, parasitisme
• UMR1326 LISIS, Département ACT : production et circulation de connaissances
• UMR1248 AGIR, Département ACT : sociologie de l’élevage, relation élevage/société
• UAR 0564, cellule du Département SA : santé animale, management de l’innovation

Partenaires extérieurs impliqués :

UMR-ESO – Université Rennes 2 (sociologie) ; plateforme d’appui à la conception innovante IDEAS (https://www6.inrae.fr/ideas-agrifood), Faculty of Veterinary Science de la Norwegian University of Life Sciences (Animal Welfare Research Group, Norvège) ; Université Aarhus - Department of Clinical Medicine and Department of Molecular Biology and Genetics (Danemark)

Résultats :

Tâche 2 : Étude des perceptions, freins et motivations des éleveurs et des citoyens-consommateurs sur l'élevage avec accès à l'extérieur

  o Étude des freins et motivations des éleveurs de porcs à donner un accès à l’extérieur