Session 4

Caractérisation et dynamique des matières organiques anthropiques

Session 4

Animation : Marie-France Dignac, Edith Parlanti et André Amblès

Cette session abordait des problématiques finalisées liées aux MO anthropiques dans l’environnement. Les thématiques abordées par la session 4 portaient sur les effets, la dynamique et la caractérisation des Matières Organiques anthropiques :
• MO anthropiques : Déchets urbains - Résidus agricoles ; Effluents agro-industriels - Sols pollués ; Eaux
• Procédés de traitement : Physiques, chimiques et biologiques
• Valorisation des produits issus du traitement des déchets : Recyclage, Amendement des sols.

Deux synthèses complémentaires ont été présentées à l’oral. Jean-Philippe Croué, du Laboratoire de Chimie de l’Eau et de l’Environnement de l’Université de Poitiers parlait des "Matière organique naturelle vs. matière organique anthropique" dans les eaux ; Sabine Houot, de l’UMR EGC à Thiverval-Grignon a présenté un exposé sur la "Caractérisation des matières organiques anthropiques pour comprendre et prédire leurs dynamiques et leurs effets après apport au sol".

Ces deux exposés montraient les liens étroits entre les problématiques sols et eaux. Par exemple, des produits du traitement des eaux, les boues, sont parfois apportés aux sols, et d’autre part, une fraction importante des MO des eaux naturelles, ainsi que certains des polluants organiques qu’elles contiennent proviennent des sols. Ces liens soulignaient l’importance de réunions comme celle de Carqueiranne pour faire se rencontrer les scientifiques de ces deux communautés qui ne se connaissent pas bien. L’objectif final de ces études est de mieux comprendre aujourd’hui l’impact futur des activités de l’homme sur les MO dans l’environnement.

Séance de posters :
C’est le thème 4 qui regroupait le plus grand nombre de posters (29), répartis dans quatre thématiques principales. Le sous-titre de ce thème était "Composts, Sols Industriels, Eaux Usées/Eaux Potables, Résidus agricoles et agro-industriels…" mais il n’y avait pas de posters portant sur les sols industriels ni sur le traitement des eaux potables.

La majorité des posters ont concerné les matières organiques dans les sols : leurs effets sur la stabilité structurale ; la dynamique des polluants ; leurs effets sur les cycles biogéochimiques et le stockage de C. Plusieurs posters ont traité des MO anthropiques en milieu liquide : traitement des effluents ; la pollution des eaux naturelles.

Le traitement des déchets solides a été aussi une problématique largement abordée dans ce thème.

Certains des posters du thème 4 pouvaient être rapprochés du thème 5 puisqu’ils présentaient des méthodes de caractérisation des MO anthropiques, par des approches moléculaires (INRA Avignon), des méthodes spectroscopiques, des fractionnements biochimiques (INRA Narbonne), une caractérisation biologique ou morphologique. Enfin plusieurs posters du thème 5 concernaient aussi la caractérisation des MO anthropiques.

Synthèse des débats :
Les questions qui se posaient et qui ont fait l’objet du débat sont les suivantes :
• Caractérisation :
Sait-on caractériser les MO anthropiques? Quelle proportion des MO est caractérisée par les méthodes actuelles? Quelles sont les spécificités par rapport aux MO naturelles? Comparaison déchets solides/sols/eaux: quelles sont les similitudes et les différences ? Il est apparu que le terme MO anthropiques désignait pour beaucoup les contaminants organiques, dont l’inventaire est difficile à faire. Pour d’autres le terme MO anthropiques s’entend dans un sens plus large, MO apportées par les activités humaines, comme dans les composts par exemple, et il est alors difficile de les différencier des MO naturelles.

Les questions du devenir de la phase particulaire dans le cas du traitement de l’eau et de la comparaison des MO particulaires en entrée et sortie de station d’épuration des eaux ont été discutées. Une question technique a été posée sur la définition du carbone particulaire en fonction des disciplines : (i) Domaine du sol : fraction > 50 µm ; (ii) Domaine de l’eau : 0.45 µm (conventionnel) ; 0.70 µm (mesures de COD et eau de mer) ; 0.2-0.1 µm (applications biologiques) ; 1 µm ou plus au cas par cas. Il convient donc de bien s’entendre pour faire un suivi sol / eau du carbone particulaire. Les définitions imposées par des problèmes méthodologiques (contraintes sur la qualité des filtres utilisés) doivent être adaptées à l’objet à étudier : soluble, colloïdal, particulaire.

• Dynamique
Jusqu’à quand est-il possible de rajouter des épandages sur les sols ?; quelle est la capacité maximale à stocker du C ? Après arrêt des épandages, est-ce que le carbone stocké va rester ou diminuer ? Il est probable que les stocks reviendraient aux teneurs initiales de MO, mais aujourd’hui il n’y a pas d’élément pour le prouver par manque d’essais à long terme. Ces questions mettent en évidence l’importance des essais de longue durée pour l’étude de ces stocks et de leur évolution.

• Effets
La nécessité de bien cadrer le recyclage pour éviter les pollutions a été soulignée. La différence d’effets des MO naturelles et anthropiques reste mal connue.

Enfin, il a été suggéré d’inclure également les sciences de l'homme et de la société (déchets fécaux, rituels) dans cette thématique MO anthropiques.

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Date de modification : 04 juillet 2023 | Date de création : 28 février 2008 | Rédaction : ResMO