Objectif

L’objectif du dispositif du Val d’Ajol est d’étudier l’impact de la scarification du sol et du type de semis sur l’installation de la régénération de pin sylvestre (Pinus sylvestris) par semis direct en zone de moyenne montagne.

Plaquette du Val d'Ajol : 

Dispositif expérimental

Il s'agit d'un dispositif installé après coupe rase de 1 ha en 2014 d’un peuplement irrégulier de sapin. 4 modalités sont testées sur le dispositif :

• S : semis direct sans aucune préparation
• P : préparation au Régédent en banquettes, décapage de l’humus et de la végétation + scarification superficielle non suivie du semis
• PS : idem P suivie d’un semis à la volée de pin sylvestre
• PSM : idem PS suivie d’une finition manuelle du lit de semence au râteau

La scarification est réalisée au peigne Régédent de l’entreprise Dieudonné, et permet à la fois d’éliminer la végétation concurrente et de griffer le sol à une profondeur d’environ 25 cm.

Résultats

Après 4 années de suivi, le taux d'installation (germination et survie) des semis de pin est 4 fois plus important dans les modalités préparées (PS, PSM) que dans la référence semée directement (S) ce qui démontre un effet positif de la scarification sur la réussite (cette différence est significative). Le taux d'installation passe ainsi de 5 % à 20 %. Par ailleurs, il est impossible de distinguer statistiquement une quelconque plus-value de la finition manuelle du lit de semence (PSM par rapport à PS).

En 2017, de nombreux semis de sapin pectiné se sont installés naturellement dans le dispositif à la faveur de la préparation qui a rendu le sol plus réceptif. Pratiquement aucun ne s'est installé en absence de préparation. En revanche, ils ont rapidement subi une mortalité très forte sous l'effet combiné du microclimat défavorable de cette grande trouée exposée au sud et de la prédation du chevreuil. Cette observation démontre que l'efficacité du travail mécanisé sur le contrôle de la végétation persiste au-delà d'une année de végétation (les sapins sont issus de la fructification de l'hiver 2016-2017). Elle suggère aussi que ce type de préparation peut être intéressant en contexte de régénération naturelle.

La modalité de contrôle (P), préparée mais non semée, permet de confirmer que les semis de pin observés sont effectivement issus de l'apport artificiel de graine et en aucun cas d'un hypothétique ensemencement naturel (le pin est absent du voisinage du dispositif).

Il est important de noter que la technique de renouvellement par semis artificiel, intéressante à plusieurs titres, est à envisager avec précaution. Elle est généralement difficile à maîtriser et d'un résultat variable (sensible à la météo autour du semis, etc). De plus, dès lors que les graines utilisées proviennent de matériels forestiers de reproduction améliorés (peuplements classés, vergers à graines), l'achat des graines est généralement coûteux et parfois difficile pour certaines essences en cas de déséquilibres entre offre et demande de graines. Cet aspect conduit à relativiser son avantage économique par rapport à la plantation.

Valorisation

• Pitaud J., Collet C. 2020. Evaluation de l'intérêt d'une préparation mécanisée. Résultats d'un essai de semis artificiel de Pin sylvestre dans les Vosges. Forêt.Nature n°156, p. 58-65.

Partenaires

• ONF
• Commune du Val-d’Ajol
• Commune de Girmont-Val-d’Ajol