Le projet THERMOCHICK coordonné par A. Collin (INRA Val de Loire, UR83 Recherches Avicoles) vise à comprendre les mécanismes impliqués dans ce conditionnement précoce et à en explorer les conséquences sur la tolérance à la chaleur, le stress, la croissance et la qualité de la viande de poulet.

Les objectifs sont à la fois scientifiques et appliqués :

1. Déterminer quelles voies métaboliques sont modifiées quand l’animal a été conditionné, et comment ces voies sont régulées in vitro;
2. Examiner les effets associés sur la croissance, le stress oxydatif et la qualité de la viande de poulet.

Ce projet permet aussi de proposer de nouveaux caractères intéressants pour la sélection de poulets tolérant la chaleur. Le conditionnement embryonnaire à la chaleur constitue une approche prometteuse pour limiter le stress thermique en élevage et accroître la durabilité de la filière avicole. A l’Unité de Recherches Avicoles de l’INRA, nous étudions les conséquences de l’incubation des œufs en conditions de température cyclique élevée (39,5°C et 65% d’humidité relative, 12h/j des jours 7 à 16 d’incubation) sur les performances de croissance et la qualité de la viande de poulet. Une exposition à la chaleur en fin d’élevage suggère que le stress des animaux préalablement conditionnés est limité comparativement aux poulets témoins. Grâce à un thermocycleur acquis lors du projet nous étudions l’expression dans le muscle de gènes cibles importants pour l’utilisation de l’énergie par l’oiseau et sa production de chaleur. L’étude à haut débit de l’expression d’un très grand nombre de gènes (transcriptome) met en évidence de nouveaux gènes potentiellement importants pour l’adaptation de l’animal à la chaleur. Le fonctionnement mitochondrial régulant l’utilisation de l’énergie et le vieillissement cellulaire (stress oxydatif) est exploré grâce à des méthodes fluorimétriques chez les poulets conditionnés au chaud ou témoins exposés à un coup de chaleur. Enfin, grâce à la culture de cellules musculaires, nous étudions la régulation hormonale voies métaboliques impliquées.

Nous montrons que les poulets acclimatés pendant l’embryogenèse ont une température interne et une physiologie différentes des poulets témoins, et un niveau de stress moindre lors d’un coup de chaleur ultérieur. Ils sont plus légers mais moins gras et la qualité de leur viande n’est pas altérée. L’expression musculaire de gènes contrôlant les pertes et la production de chaleur est modifiée par le traitement. Six fois plus de gènes répondent au coup de chaleur ultérieur chez les poulets acclimatés que chez les témoins, dont certains régulent à long terme la transcription des gènes. Ces études, menées en collaboration avec le ARO Volcani Center en Israël, aboutiront à de nouveaux projets en lien avec le stress oxydatif et l’épigénétique chez l’oiseau.

Ce projet est financé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR)

Unités impliquées

URA Unité de Recherches avicoles