Ce séminaire est organisé dans le cadre de la 9ème Journée Scientifique du CLARA. 

Bilan de l'événement

Cette journée scientifique a réuni 150 participants, majoritairement des chercheurs et des professionnels de la santé. Un tiers des participants étaient des membres du réseau NACRe représentant 11 équipes de recherche issues de 6 cancéropôles. Cet évènement s’est articulé autour de trois temps forts.

La matinée a été l’occasion de partager des avancées récentes sur le lien entre les facteurs de risque de cancer : obésité et polluants alimentaires. Dans une présentation introductive, Marie-Paule VASSON a souligné que les contaminants alimentaires (perturbateurs endocriniens,  polluants organiques persistants) ont de multiples effets et cibles moléculaires susceptibles d’interférer avec les altérations métaboliques et inflammatoires fréquemment associées à l’obésité. De plus, le tissu adipeux est à la fois une cible potentielle des polluants (effet obésogène, «programming» précoce) et un lieu  de stockage possible des contaminants lipophiles. Cette spécificité  lui confère un rôle protecteur en cas d’exposition aigüe aux polluants et à l’inverse, un rôle potentiellement délétère en cas de relargage chronique de ces produits.  
Les travaux originaux présentés ont porté sur :

• l’impact de l’obésité et de l’activité physique sur le risque de cancer mammaire, avec la caractérisation chez l’animal du rôle protecteur de l’activité physique et de l’effet négatif du régime hypercalorique favorisant la croissance tumorale,
   
• l’effet de l’obésité dans l’efficacité de l’hormonothérapie (approche in vitro) et sur la survie après cancer du sein (cohorte E3N),
   
• l’effet in vitro du bisphénol S, substitut du bisphénol A, dans les voies métaboliques obésogènes et l’impact de pesticides combinés sur l’activité métabolique de cellules  souches mésenchymateuses in vitro,
   
• l’exposition aux dioxines via l’alimentation et le risque de cancer du sein (cohorte E3N) ; l’association entre  les produits de glycation avancée (Glycer-AGEs) et le risque de cancer colorectal (cohorte EPIC).

Après la pause méridienne, 24 communications affichées ont été présentées et discutées lors de trois sessions simultanées animées par des modérateurs. Elles ont permis à l’ensemble des participants d’échanger avec les chercheurs sur ces travaux originaux.

L’après-midi a permis de réfléchir à la problématique des thématiques émergentes qui revêtent un sens différent pour le public, les médias et les chercheurs, comme l’a souligné Paule LATINO-MARTEL dans sa conférence introductive. Les thématiques émergentes explorent la complexité des relations nutrition-cancer en utilisant des approches plus intégratives : prise en compte des interactions entre divers facteurs nutritionnels en association avec le risque de cancer, de l’épigénétique, de l’ensemble de l’exposome, de la métabolomique, du microbiote, du microenvironnement tumoral…
Ainsi, les conférences ont permis de découvrir de nouvelles pistes de recherche qui émergent dans ce domaine dont :

• le rôle du microbiote intestinal en association avec un régime riche en hème (viandes rouges et charcuteries) dans le développement de cancers colorectaux,
   
• l’interaction entre consommations de viandes rouges et charcuteries et apports en antioxydants en relation avec le risque de cancer du sein (cohorte SUVIMAX),
   
• l’application de la métabolomique à l’identification de biomarqueurs et l’étude des effets de la nutrition dans le développement des cancers (cohorte EPIC).

Ainsi, sans perdre de vue les connaissances validées qui doivent être mises en avant auprès du public, de nouvelles questions de recherche apparaissent au fur et à mesure que l’on explore la complexité des relations nutrition-cancer.