Comparaison de matériels génétiques du genre Eucalyptus dans des conditions environnementales et sylvicoles contrastées

Municipalité de Itatinga, Etat de São Paulo, Brésil (centre du réseau : 22°58 0 04″S et 48°43 0 40″W)

https://www.ipef.br/eucflux2/

Le réseau EUCFLUX est constitué de 10 sites situés le long d’un gradient présentant des sols (texture, pente) contrastés. Chaque site est constitué de 16 parcelles entre 2009 et 2018 et 25 parcelles à partir de 2018 (surface totale d’un site ~3ha), chacune de ces parcelles étant plantée de manière régulière (3*2 m) avec un matériel génétique d’Eucalyptus différent. Les génotypes étudiés (25 par site) sont des espèces différentes d’Eucalyptus (E. grandis, E. urophylla, E. camaldulensis, E. longirostrata, E. dunnii, E. pilularis, E. pelita, E. tereticornis) et des hybrides de ces espèces, des clones et des matériels séminales.Une des parcelles est plantée avec Corymbia citriodora,

Huit sites ont été regroupés par paires, en cherchant une homogénéité maximum des conditions environnementales au sein de chaque paire. Entre 2009 et 2018 les paires de sites sont identiques. A partir de 2018 , les parcelles sont gérées de manière différente au sein de chaque paire: l’une en taillis, l’autre en plantation de plein pied. Ceci permet donc dans cette nouvelle phase de pouvoir étudier des managements différents.

Les deux sites non associés dans une paire seront replantés pour l’un, et non-coupé pour l’autre, de manière à pouvoir étudier sur un site, la manière dont se comporte les différents génotypes d’’Eucalyptus à des âges beaucoup plus importants que la rotation commerciale habituelle (les arbres atteindront l’âge de 15 ans en fin de cycle, alors que la rotation classique est de 6 ans). L’autre site replanté permettra d’augmenter le nombre de sites permettant d’étudier les effets des gradients de sols.

Le réseau EUCFLUX offre l’opportunité de quantifier l’importance des conditions environnementales, du génome et de la gestion sur la productivité et la biogéochimie de plantations commerciales d’Eucalyptus. Le nombre de matériels comparés, la taille des parcelles individuelles, et la qualité du suivi réalisé en font un réseau important pour l’étude de ce genre au niveau mondial. Le réseau EUCFLUX fait l’objet d’un suivi régulier incluant notamment la quantification des flux et stocks de carbone ainsi que la productivité (allocation du carbone, chute de litière, productivité primaire brute, production de bois, émission de CO₂ du sol, carbone du sol). L’écophysiologie foliaire (photosynthèse, conductance stomatique) et les contraintes environnementales, notamment hydrique, qui la détermine y sont également caractérisés sur certains des sites/matériels. Une station météorologique est située au centre du réseau. Un des objectifs du réseau est ainsi de relier la productivité ou les trajectoires de croissance individuelle à des traits fonctionnels simples en intra-génotype (variabilité spatiale) ou inter-génotype.

L’utilisation de modèles basés sur la représentation des processus écophysiologiques permet également d’obtenir des estimations de la consommation d’eau et de nutriments et de l’absorption de la lumière sur les différents sites/matériels, ce qui à terme permet de combiner observations et simulations pour étudier l’efficience d’utilisation des ressources des différents matériels génétiques. Ces modèles sont notamment contraints en utilisant les données d’un site instrumenté (Eddy-covariance et suivi en eau du sol) situé au centre de ce réseau. Le réseau est situé dans l’une des zones de mesure du satellite Venµs (https://venus.cnes.fr/en/VENUS/index.htm), ce qui permettra d’évaluer le potentiel de ce type de satellite de nouvelle génération (haute résolution de mesure spatiale et temporelle) pour caractériser les propriétés de la canopées (LAI, angles foliaires) de différents matériaux génétiques d’Eucalyptus.

Le réseau est coordonné par Joannès Guillemot et Guerric Le Maire (chercheurs Cirad, UMR Eco&Sols, basés au Brésil à proximité du réseau). Le réseau bénéficie également de l’appui de partenaires brésiliens (privés et publiques) pour assurer le suivi mensuel du réseau.

Le réseau est en partie financé par un consortium d’entreprises brésiliennes réunies dans une structure inter-professionnelle (IPEF, http://www.ipef.br/). Par conséquent, le partage des données brutes dans le cadre de coopérations scientifiques est soumis à l’assentiment de ces partenaires. Le suivi du réseau comporte de nombreuses mesures réalisées à des pas de temps différents (de bi-hedomadaire à annuel). Le travail inclut des campagnes d’inventaires dendrométriques, des mesures de biomasses, des collectes et pesage de litière, ainsi que des mesures réalisés à l’aide d’équipements spécifiques (voir dernière section).

L’accès au réseau dans le cadre de coopérations scientifiques de toutes durées et tous budgets est encouragé et facilité au maximum. Contacter directement les coordinateurs du réseau.

Le coût de maintien et de suivi minimum du réseau (i.e., hors campagne de mesure ponctuelle de plus grande ampleur) est estimé à 60keuros par an.

Pour certains sites : station micrométéorologique, teneur en eau du sol, hauteur de la nappe phréatique, température du sol, émission de CO₂ du sol (Li-8100, Li-COR®), tour à flux, mesure de l’écophysiologie foliaire (Li-6400, Li-COR®)