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Des réseaux d’expérimentation sylvicole pour la recherche et le développement

De longue date, les gestionnaires forestiers ont eu besoin d’outils pour quantifier la croissance d’un peuplement forestier en fonction de certains paramètres (milieu, sylviculture...). Ces outils permettent, à l’échelle de la parcelle, d’optimiser les interventions en fonction des objectifs assignés au peuplement, à des échelles plus larges, de projeter l’évolution des ressources forestières. Dans la perspective de l’adaptation de la gestion aux changements environnementaux, les besoins d’outils évoluent : les forestiers cherchent à définir de nouveaux itinéraires sylvicoles qui combinent efficacité technique, performances économiques et environnementales. Pour construire ces outils, il est fondamental de disposer de nombreuses données expérimentales de qualité et spatialement représentatives.

Un travail collaboratif, une mutualisation des moyens et des compétences pour des objectifs partagés

Les partenaires du GIS Coop ont mutualisé leurs moyens, leurs compétences et les acquis méthodologiques antérieurs pour construire des réseaux conséquents et cohérents et ainsi apporter des données fiables et représentatives d’un large domaine biogéographique. Cette association des principaux acteurs nationaux de la recherche et du développement forestiers qui bénéficie du soutien du ministère en charge de la forêt garantit également la pérennité des sites expérimentaux, chaque organisme s’engageant vis-à-vis des autres. Mais le GIS Coop constitue également un lieu d’échanges et de débats sur les expérimentations, les protocoles, la sylviculture entre chercheurs et gestionnaires. Ces échanges fructueux procurent également au GIS Coop une capacité à faire évoluer ses réseaux et ses protocoles pour répondre au mieux aux nouvelles questions. La mise en place d’un protocole commun à tous les réseaux du GIS Coop pour la caractérisation écologique des sites expérimentaux en est une très bonne illustration.

Une valorisation de plus en plus diversifiée

Aujourd’hui l’intérêt des réseaux du GIS Coop s’étend de plus en plus à d’autres thématiques que la modélisation de la croissance des arbres et des peuplements : les sites constituent en effet un support expérimental exceptionnel grâce au contrôle strict de la sylviculture et des conditions écologiques et à la diversité des écosystèmes étudiés. Ainsi par exemple le projet Imprebio qui s’est intéressé à l’impact des prélèvements sur la biodivesité, le projet PiCaSo qui traite du stockage de carbone dans les sols ou encore le projet INSENSE qui a pour objectif le développement d’indicateurs de la sensibilité des sols aux prélèvements accrus de biomasse. C’est pourquoi, le GIS a mis en place une charte pour l’utilisation des données et des sites expérimentaux avec l’intention de favoriser des synergies collaboratives, jugées essentielles pour le suivi et la valorisation de ses réseaux expérimentaux.

Place des réseaux GIS Coop vis-à-vis des réseaux nationaux et internationaux d’observation ou d’expérimentation

Aujourd’hui les dispositifs d’observation/expérimentation sont nombreux. On peut les ordonner sur un double gradient de représentativité et d’intensification des mesures. A l’échelle la plus large se trouve le dispositif de l’inventaire forestier national de l’IGN, construit pour évaluer la ressource forestière nationale, qui par son nombre de sites permet d’avoir une excellente représentativité des situations sylvicoles et écologiques. La taille de ce dispositif ne permet ni l’expérimentation ni l’instrumentation. C’est au contraire le point fort des sites ateliers (ICOS ou ANAEE-F), construits pour observer le fonctionnement in situ (flux de carbone, de nutriments…) et qui présentent un fort niveau d’instrumentation. Le coût de ces sites limite en revanche leur nombre et donc la représentativité des systèmes étudiés.

Dans ce paysage, les réseaux du GIS Coop occupent une position intermédiaire : composés d’un nombre conséquent de sites (environ 180), ils permettent d’obtenir une bonne représentativité des écosystèmes étudiés à l’échelle du territoire. Mais leur force réside principalement dans la manipulation des écosystèmes, par le biais de l’expérimentation de la densité, et dans le suivi à long terme des sites. Ces réseaux encore très peu instrumentés fournissent des suivis dendrométriques réguliers indispensables à la construction de modèles de croissance et d’outils d’aide à la décision. Ils sont également un support intéressant pour la formation.

Le GIS Coop est un des services de l'infrastructure de recherche IN-SYLVA France qui regroupe les dispositifs de recherche des Établissements travaillant sur la gestion forestière.