Le 9 décembre 2009, Gérard Pascal et Hervé This ont invité plusieurs spécialistes de toxicité des végétaux pour une séance publique de l'Académie d'agriculture de France :

Animateur : Gérard PASCAL, Membre de l’Académie d’Agriculture et Hervé THIS, Correspondant de l’Académie d’Agriculture

Introduction : Gérard Pascal

Des centaines de substances chimiquement définies, sont aujourd’hui employées par l’industrie alimentaire comme arômes et sont l’objet d’une évaluation toxicologique par l’EFSA. Certaines de ces substances, naturellement présentes dans les plantes, ne sont pas dépourvues de toxicité, et il convient de limiter l’exposition du consommateur à ces molécules. Les espèces botaniques(*) et les préparations dérivées(**) obtenues à partir de plantes, d’algues, de champignons ou de lichens sont à présent largement commercialisées sur le marché européen sous diverses formes comme des compléments alimentaires ou des boissons. On peut citer en exemple le ginkgo, l’ail, le millepertuis ou le ginseng. L’étiquetage de ces produits les présente habituellement comme des aliments naturels et ils font l’objet de nombreuses allégations en termes de bénéfices potentiels pour la santé. Ils peuvent être achetés sans ordonnance dans les pharmacies, les supermarchés, les magasins spécialisés et sur Internet. Certaines préoccupations existent en Europe quant à leur sécurité et leur qualité. L’Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire (AESA) a entrepris plusieurs actions pour s’assurer de la sécurité sanitaire de ces produits pour le consommateur (compendium des plantes contenant des substances toxiques, addictives, psychotropes-lignes directrices pour l’évaluation de la sécurité des plantes utilisées dans les compléments alimentaire et études de cas). Des accidents dus à la consommation de plantes ou de fragments de plantes, de produits divers librement accessibles, sont enregistrés par les Centres Antipoison dans notre pays. Ils peuvent résulter d’une mauvaise identification des plantes, de leur adultération et provoquer des toxicités hépatiques et éventuellement renfermer des composés mutagènes et/ou cancérogènes. La toxicité potentielle de ces produits peut être modulée en fonction de nombreux facteurs : polymorphisme chez le consommateur, génotype de la plante, traitements subi…Des exemples concrets seront évoqués. (*) Ce terme inclut tous les matériels botaniques (p. ex. plantes entières, fragmentées ou coupées, parties de plantes, algues, champignons et lichens). (**) Ce terme inclut toutes les préparations obtenues à partir de plantes par divers procédés (p. ex. par pressage, expression de jus ou suc, extraction, fractionnement, distillation, concentration, déshydratation et fermentation).

Programme

Robert Anton

Professeur émérite à la Faculté de Pharmacie de l’Université de Strasbourg, membre honoraire de l’Académie de Pharmacie et membre correspondant de l’Académie de Médecine

La sécurité d’emploi des plantes : un impératif européen.

Françoise Flesch

Toxicologue clinicien, Chef de service, Centre Antipoison et de Toxico Vigilance de Strasbourg

Des accidents toxiques dus aux plantes : l’expérience des Centres Antipoison et de Toxico Vigilance (CAPTV).

François Tillequin

Professeur, chef de service de Pharmacognosie, Faculté des sciences pharmaceutiques et biologiques, Paris et UMR 8638 CNRS « Synthèse et Structure de Molécules d’Intérêt Pharmacologique »

Plantes alimentaires ou plantes toxiques ? Ce qui fait la différence.

Conclusion : Hervé This

Pour télécharger les fichiers pdf des interventions :

http://www.agroparistech.fr/-La-Fondation-Science-Culture,1911-.html