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La troisième réunion publique du projet ExtraFor_Est

Située dans les locaux nancéiens d’AgroParisTech, cette réunion labellisée par le projet TIGA « des hommes et des arbres ; les racines de demain » (TIGA DHDA) était intitulée : « EXTRAFOREST : les premiers résultats ». Les acteurs de R&D du projet à savoir l’UMR Silva, le LERMAB, l’IGN, le FCBA et le CRITT BOIS ont axé leur présentation sur les compartiments écorces et nœuds, principalement du sapin.

Les présentations étaient les suivantes : rappels sur le projet ExtraFor_Est (Francis Colin, coordinateur du projet), présentation de DHDA (Mathieu Ruillet, Métropole du Grand Nancy), la structure des écorces (F. Colin), les données d’écorce rassemblées par le FCBA et l’analyse des effets altitude et diamètre de l’arbre sur les taux d’écorce (Alain Bouvet, FCBA), la variation longitudinale des taux d’écorce dans le sapin (Rodolphe Bauer, doctorant Silva encadré par Fleur Longuetaud, Frédéric Mothe et F. Colin) et enfin la chimie des écorces et les premiers résultats sur la variabilité longitudinale sur le sapin (Philippe Gérardin LERMAB d’après les travaux des post-doctorants Maree Brennan et Sedat Cosgun).

Après la pause-café les travaux menés sur les écorces ont été illustrés par deux nouveaux exposés. Ont d’abord été présentés les volumes et biomasses d’écorce de sapin présents en forêt ou récoltées chaque année, estimées grâce aux données d’inventaire de l’IGN et à l’outil d’aide à la décision faisant intervenir les flux de matière entre acteurs des filières bois (Henri Cuny [IGN] et Jean-Baptiste Pichancourt [Silva]). Eric Masson (CRITT bois) a ensuite présenté deux projets régionaux complémentaires du projet ExtraFor_Est, le projet MIB et le projet Eco-Value.

Ensuite les nœuds et les branches du sapin ont été évoqués par Antoine Billard (doctorant Silva, encadré par Fleur Longuetaud, Frédéric Mothe et F. Colin) en termes essentiellement d’infradensité, montrant des valeurs bien supérieures à celle du bois du tronc et à la valeur moyenne de l'espèce que l'on peut trouver dans les bases de données. En prenant également en compte l'infradensité de l’écorce, la biomasse d’un arbre a pu être calculée, mettant en évidence une biomasse nettement plus forte que celle obtenue en prenant une valeur d'infradensité classiquement utilisée pour le sapin comme unique valeur d’infradensité de l’arbre quel que soit le compartiment. A suivi un exposé de Stéphane Dumarçay (LERMAB) sur les composés chimiques extractibles des nœuds, reprenant pour partie les résultats de la thèse de Zineb Kebbi-Benkeder (2015).

Après chacun de ces exposés, l’auditoire a montré son grand intérêt par de nombreuses questions. Cet auditoire, composé d’une quarantaine de personnalités, essentiellement académiques et institutionnelles (DRAAF, pôles FibresEnergiVie et IAR, Grand-Nancy, MDE pays d’Epinal, Université de Lorraine, INRA, BETA, GIPEBLOR, ONF) comprenait également cinq collègues de la Wallonie voisine (Valbiom et Université de Liège) et cinq participants issus du monde de la première transformation du bois et de l’extraction (NSG, Ondess, Savoie Pan, RHD productions, Biolie). A la fin de cette journée cet auditoire a pu prendre la parole. Il ressort une grande satisfaction pour ce type de journée de transfert immédiat des connaissances, mais aussi de nombreuses attentes. Parmi ces dernières ont été identifiés les points suivants : 

• besoin de connaissances plus complètes et plus fines ;
• besoin de synthèse et d’assemblage des connaissances ; 
• besoin de connaissances sur les marchés des produits issus des extractibles ;
• nécessité de favoriser l’acquisition de connaissances au profit de composés chimiques susceptibles d’intégrer des marchés connus ;
• nécessité de se rapprocher des modèles bioéconomiques valorisant les agro-ressources ;
• nécessité de présenter les résultats d’ExtraFor_Est à un panel plus conséquent d’acteurs de la chimie et de la filière forêt-bois. 

Devant la grande ambition du projet ExtraFor_Est, est apparue la nécessité de cibler les questions auxquelles il pourra vraiment répondre. Il ressort que les problèmes technologiques de collecte, fractionnement, préparation, extraction seraient moins difficiles à surmonter que le problème de trouver des marchés. Le projet ExtraFor_Est n’est a priori pas conçu pour résoudre ce dernier problème, bien qu’une étude de marché y sera prochainement commandée. La production d’extraits poserait moins de problèmes industriels que la production de composés purifiés, à moins qu’ils soient en forte concentration.

Les discussions se sont poursuivies autour d’un apéritif, préparé par Corinne Martin et Nathalie Bissieux (UMR Silva, communication et événementiel du projet ExtraFor_Est).

Pour plus d’informations sur le projet ExtraFor_Est, n’hésitez pas à aller lire le compte-rendu disponible dans cette rubrique !