[GE - 16/06/2020] Chimie du bois : Gemm_Est entre dans sa première phase de test

[GE - 16/06/2020] Chimie du bois : Gemm_Est entre dans sa première phase de test

Gemm_Est, le projet de recherche sur le gemmage des résineux de l’Est de la France, entre dans sa première phase de test le 16 juin. L’objectif de celle-ci va être de récolter la résine de cinq essences de résineux pendant cinq semaines de façon à déterminer l’espèce la plus adéquate pour une future exploitation de cette ressource. Une étape importante pour réinvestir le gemmage des résineux du Grand-Est.

Une première phase de test pour sélectionner l’espèce la plus adaptée au gemmage

L’objet de cette première phase de test va être de déterminer l’espèce la plus pertinente pour relancer le gemmage dans l’Est de la France. Parmi les 5 espèces testées, on retrouve : le sapin, le Douglas, le Pin sylvestre, le mélèze et l’épicéa. Sébastien Ribeiro, post-doc recruté sur le projet Gemm_Est, explique que « pour chacune de ces essences, nous allons sélectionner 5 arbres desquels nous récolterons la résine. Ce procédé s’appelle la répétition biologique. Il permet de s’assurer que les variations observées dans la composition de la gemme ne sont pas dû à une variabilité entre différents arbres d’une même espèce ». Tout le long de cette phase, on effectuera 6 prélèvements par arbres, pour un total de 150. L'objectif permet d'évaluer l’évolution de la production de la résine suite à une blessure et l’application d’une pâte empêchant la cicatrisation. Les arbres gemmés sont situés dans l’Arboretum de l’INRAE à Champenoux et dans la forêt de Gremecey.

Un calendrier qui avance convenablement, malgré les imprévus

Avec les difficultés liées au coronavirus, cette première phase de gemmage a pris un peu de retard par rapport au calendrier initial. Il était prévu qu’elle commence dès fin mars. Cependant, ce retard ne posera pas de problèmes outre-mesure pour le projet Gemm_Est car les résineux produisent de façon régulière de la résine de mars à septembre. Après cette première phase de gemmage, qui devrait durer entre 40 et 45 jours, nous analyserons les composés chimiques des différentes résines ainsi que les mécanismes qui sous-tendent sa production. Avec une méthode permettant de séparer, identifier et quantifier les biomolécules présentes dans un composé, nous pourrons définir quelle essence garder pour la phase suivante, celle la plus adéquat pour une activité de gemmage.

Gemm_Est, un projet pour réinvestir la gemme

Lauréat de l’AAP Mirabelle+ 2018 de l’i-site Lorraine Université d’Excellence, le projet rassemble 12 scientifiques, un post-doctorant et deux étudiants de master 2, pour un budget total de 140 000€ sur une durée de deux ans. Il court d’octobre 2019 à octobre 2021. Six laboratoires et organismes de R&D sont engagés : les UMR Silva et IAM, le Lermab, le BETA, l’IGN et le Muséum National d’Histoire Naturelle. Il réunit également un comité consultatif composé de 15 acteurs en lien avec la filière forêt-bois, l’industrie de la chimie, et le territoire du Grand-Est et de la Bourgogne Franche-Comté. Ce dernier garantit au projet Gemm_Est un point de vue global sur la faisabilité de la réintroduction du gemmage dans l’Est de la France et sa future bonne insertion dans l’économie locale.

Sebastien-Ribeiro_medium.png

Sébastien Ribeiro - Post-doctorant au LERMaB - Université de Lorraine

« Pour moi le projet Gemm_Est est un projet intéressant car il a pour objectif d’étudier dans son ensemble une pratique d’exploitation forestière qui n’existe plus en tant que telle dans notre région. Avec le lancement de cette phase de test, on va vraiment pouvoir se lancer dans les analyses chimiques, anatomiques et génomiques, ma spécialité. Avec notre équipe je suis confiant dans notre capacité à amener une réponse pertinente à la question : comment pourrait-on réinvestir la pratique du gemmage dans le Grand-Est ? ». 

 

Date de modification : 01 août 2023 | Date de création : 08 juillet 2020 | Rédaction : Théo Brisset