Daktulosphaira vitifoliae (Fitch 1851)

Daktulosphaira vitifoliae (Fitch 1851)

Phylloxéra de la vigne

 Caractères morphologiques

0.5 à 1.5 mm.
Petit puceron jaune-orangé ou brunâtre. Les antennes sont courtes, les cornicules sont absentes.
Aptère : jaune à brunâtre, antennes à trois articles, cornicules absentes.
Ailé : brun, antennes à trois articles, cornicules absentes, nervures alaires simples et non divisées.

Voir fiche d'identification

Cycles biologiques

Le cycle biologique du Phylloxera est complexe. Il comprend une partie sexuée et une partie asexuée, mais également une partie sur feuilles et une sur racines. Il intègre un grand nombre de morphes différents.

Au printemps les fondatrices éclosent et vont former de nouvelles galles sur les feuilles. Elles pondent une grande quantité d’œufs de manière asexuée, et plusieurs générations se succèdent. Ce sont les gallicoles. Certains individus migrent vers les racines, on les appelle les néogallicoles-radicicoles.

Sur les racines, le passage de l’hiver se fait au premier stade larvaire. Les individus présents sur les racines sont dits radicicoles. Les pucerons pondent des œufs de manière asexuée, qui donnent à leur tour de nouveaux individus radicicoles. Au bout de quelques générations, des individus ailés sont produits. Ces individus regagnent les parties aériennes de la plante et pondent des œufs qui donneront naissance à des pucerons mâles et des pucerons femelles. Les ailés pondant des œufs mâles sont appelés des andropares, les individus pondant des œufs contenant des femelles sont dits gynopares.

Les mâles et les femelles éclosant de ces œufs sont dépourvus de rostre, ils ne peuvent donc pas se nourrir. La seule fonction qu’ils ont est de se reproduire. Après la reproduction, la femelle pond un œuf unique appelé œuf d’hiver qui contient la future fondatrice qui éclora au printemps suivant.

Plantes hôtes

Vittis spp.

Particularités

Tous les morphes de cette espèce pondent des œufs, ils sont ovipares.

Se nourrit du contenu des cellules parenchymateuses.

Description des différentes formes :

Les formes aptères :

  •  Les sexuées : ces formes sont dépourvues de rostre. Après la reproduction, les femelles pondent un œuf unique qui contiendra la future fondatrice et lui permettra de passer l’hiver.
  •  Les asexuées :
    • Les gallicoles : ce sont les aptères qui se développent dans les galles présentes sur les feuilles.
      • Les néogallicoles-gallicoles vont rester vivre dans les galles foliaires.
      • Les néogallicoles-radicicoles vont migrer vers les racines pour y former des galles racinaires.
    • Les radicicoles : ce sont les aptères qui se développent dans les galles présentes sur les racines. Certains de leurs œufs donnent naissance à des individus ailés.
    • Les fondatrices : individus éclosant des œufs d’hiver, elles vont former des galles sur les feuilles où elles vont fonder une nouvelle colonie.

Les formes ailées sont produites par les pucerons se développant sur les racines. Il y a deux types de formes ailées. Les andropares, qui vont pondre des œufs contenant des mâles et les gynopares pondant des œufs contenant des femelles.

''BALBIANI (1884), BÖRNER (1910 et suiv.) et plusieurs autres chercheurs signalent que le même ailé peut pondre indifféremment deux sortes d’œufs en même temps. GRASSI, au contraire, soutient qu’en Italie les uns pondent des œufs mâles, les autres des œufs femelles. Nos observations à Montpellier et aux Eyzies nous ont toujours donné les mêmes résultats : ailés androphores, ailés gynéphores, sans caractères morphologiques distinctifs.'' (Extrait de la thèse de Pierre Maillet, 1957, Contribution à l'étude de la biologie du Phylloxera de la vigne). 

Incidences agronomiques

La fin du 19ème siècle a été marquée par une crise sanitaire viticole très grave pour les producteurs français causée par l’importation depuis les États-Unis du Phylloxera (renommé depuis Daktulosphaira vitifoliae). Entre 1863 à 1893, D. vitifoliae a détruit une très grande partie du vignoble français et a provoqué la disparition de cépages et de vignobles européens. Il semble que l’importation de Vitis riparia, une vigne sauvage américaine, serait à l’origine de l’introduction du Phylloxera en Europe.

Les Phylloxera causent des dégâts indirects aux vignes. Au niveau des feuilles ils forment des galles de couleur rougeâtre sur la face inférieure.  La formation des galles entraine une diminution de la croissance des feuilles et de la production de chlorophylle. La plante ne peut plus faire de réserves pour l’hiver et les fruits seront moins sucrés.

Sur les racines, les piqures des pucerons entraînent la formation de nodosités ou de tubérosités se nécrosant partiellement. Une déformation en forme de bec d’oiseau se produit à ce moment-là. Au niveau des tubérosités une formation de fissures entraine un dépérissement de la vigne infectée allant de 2 à 5 ans. Les vignes européennes sont plus sensibles au niveau racinaire et les infestations foliaires sont observées moins fréquemment qu’en Amérique.

Une des solutions utilisées pour limiter la propagation des pucerons dans les cultures consiste à réaliser un greffage de Vitis vinifera sur des portes greffes résistants d’origine américaine. Une autre solution est de cultiver les vignes dans un terrain sableux empêchant par leurs structure les individus néogallicoles-radicicoles de descendre vers les racines pour former de nouvelles galles. La lutte chimique est peu ou pas efficace. Elle doit être réalisée en début de saison afin de cibler les individus se déplaçant pour aller former des galles au niveau des feuilles. Les œufs ne seront que très peu impactés par les produits chimiques et lorsque la production d’œufs devient importante, cette solution devient très peu efficace. 

Ennemis naturels

Prédateurs
Ordre

COLEOPTERA : COCCINELIDAE

- Coccinella septempunctata

NEUROPTERA : CHRYSOPIDAE

- Chrysoperla carnea

ACARI : ACARIDAE

- Rhizoglyphus echinopus

Date de modification : 30 janvier 2024 | Date de création : 27 avril 2021 | Rédaction : F. Duval, C. Buchard, J-C. Simon