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Un des objectifs ultimes de l’écotoxicologie est d’estimer les impacts non intentionnels des polluants d’origine anthropique sur la biodiversité et sur le fonctionnement des écosystèmes naturels, afin de pouvoir les prédire et d’identifier les leviers d’action permettant aux décideurs de réduire ces impacts. Dans le cadre réglementaire (REACH au niveau UE), l’évaluation a priori du risque écologique vise à répondre à ces enjeux, en amont de la mise sur le marché de nouvelles substances. Pour cette évaluation, les procédures standardisées appliquées aujourd’hui (e.g., lignes directrices de l’OCDE), si elles ont le mérite d’exister, souffrent d’un manque flagrant de réalisme écologique, vis-à-vis notamment des objets de protection environnementale visés par l’UE (DCE, pour les milieux aquatiques). Le constat de ce hiatus réglementaire ne date pas d’hier (e.g., Chapman 2002), et devrait s’élargir au manque de considération des processus évolutifs (Straub et al. 2020). Cette question émergente en écotoxicologie se traduit par la documentation croissante d’effets de cette nature chez des organismes dont la diversité couvre l’arbre du vivant (n° spéciaux Ecotoxicology 2011 et 2013, Evolutionary Applications 2017) et dans la prise de conscience accrue par la communauté scientifique de l’importance du lien entre ces effets et la durabilité des écosystèmes, en particulier dans le contexte actuel d’Anthropocène et des crises écologiques successives associées...