Dans le contexte de la nécessaire réduction des impacts négatifs de l’agriculture sur l’environnement et de l’augmentation de la fourniture des services environnementaux, l’INRA développe des recherches et des expérimentations au service d’une plus grande durabilité des différentes formes d’agriculture. La durabilité couvre par construction les trois domaines de l’économie, du social et de l’environnement. L’agriculture biologique (AB), et les travaux s’y rapportant, occupent ici une place de choix. C’est en effet une forme d’agriculture qui s’est saisie depuis longtemps de ces enjeux. Elle prône notamment l’entretien et le renouvellement des ressources naturelles telles que le sol, l’eau, la biodiversité, etc. L’AB peut donc être considérée comme un prototype d’une agriculture respectueuse de l’environnement et économe en ressources fossiles.
La stratégie de recherche de l’Institut se développe sur plusieurs fronts. Des travaux sont spécifiquement dédiés à l’AB, travaux pouvant aussi être mis à profit par d’autres formes d’agriculture. L’AB mobilise fortement les processus qui fondent l’agroécologie, une des priorités scientifiques de l’INRA. Un effort est ainsi réalisé pour que les recherches menées dans l’Institut puissent être mobilisées par les acteurs de l’AB (par exemple sur la biodiversité fonctionnelle, la génétique, la gestion des résistances et des mécanismes de défense naturelle des plantes et des animaux, la fertilité des sols, les marchés…).

Les travaux sur l’AB ne se limitent pas au seul maillon de l’agriculture ; ils portent aussi sur la transformation, la distribution et la consommation de produits issus de l’AB, sur un système alimentaire durable. Ils concernent donc l’ensemble des départements scientifiques, disciplines et compétences de l’Institut. Le dispositif expérimental est également mobilisé via l’implication de dix unités ou installations expérimentales (soit un quart du dispositif expérimental de l’Institut) couvrant une grande diversité de productions, végétales (grande culture, viticulture, arboriculture, maraîchage) et animales (élevages bovin, ovin et avicole).

Le dispositif mis en place combine partenariat scientifique, notamment via des projets européens, technique avec l’Institut Technique de l’Agriculture Biologique (ITAB) et des échanges avec l’ensemble des acteurs de la filière. Cette stratégie porte ses fruits puisque l’INRA se situe aujourd’hui au 1^er rang mondial en termes de publications scientifiques sur l’AB (comptabilisées dans le Web of Science sur les années 2013 à 2015).

Philippe Mauguin, Président Directeur Général de l’INRA