Ce projet vise à expérimenter pendant plusieurs années deux systèmes d’élevage ovin biologiques pour évaluer leurs performances techniques, économiques, environnementales et de charge de travail. Ces deux systèmes d’élevage sont comparés, chacun étant mis en place sur une fermette comprenant 115 brebis sur 27 ha (au final, 2 fermettes, avec 230 brebis et 54 ha): l’un ajustant les périodes de mises-bas aux périodes de disponibilités en herbe maximales (Système Autonome : SA avec deux périodes d’agnelages en avril et septembre -65% des mises-bas au printemps et 35% à l’automne-), l’autre répartissant les agnelages donc les besoins des animaux sur 4 périodes de mises-bas, pour limiter l’impact d’aléas (Système Fractionné : SF, 4 périodes d’agnelage en février, avril, septembre et novembre -32.5% des mises-bas en février et en avril et 17.5% des mise-bas en septembre et novembre-).

Les hypothèses formulées sont que SF sera plus résistant face aux aléas que SA, mais qu’il sera moins autonome, moins favorable d’un point de vue environnemental (consommation d’énergie et empreinte carbone du produit) et plus lourd et plus complexe à gérer. L’approche est pluridisciplinaire avec l’implication de scientifiques des départements Inra Phase, SAE2, SA et Sad.

Cette expérimentation est couplée à une approche par modélisation qui a permis de simuler la résilience des 2 systèmes face à des aléas (performances techniques et conjoncture) tout en pointant les verrous techniques (fertilité à contre saison sexuelle, mortalité des agneaux) et la complexification de la conduite. Les aléas rencontrés jusqu’à présent ont été d’ordre climatique (sécheresse du printemps 2011 et de l’été 2012, coups de froid au printemps 2012), d’ordre technique (réussite de la reproduction à contre-saison sexuelle) ainsi que de prédation en lien avec les gestations et les mises bas à l’extérieur.

Les premiers résultats obtenus montrent de meilleures performances techniques sur le système fractionné (en lien avec une meilleure fertilité et une moindre mortalité), mais des coûts de production (en concentrés et en fourrages) supérieurs et une charge de travail plus élevée. Le projet PERMYSSION se poursuit jusqu’en 2014 grâce à une année de financement supplémentaire (projet ANR DynRurABio).

Ce projet est porté par Hervé Tournadre, département Phase, centre Inra Auvergne-Rhône-Alpes. herve.tournadre @ clermont.inra.fr