EPAB

EPAB (2010-2012) <br> Evolution des Performances et formes d'organisations innovantes dans les transitions vers l'Agriculture Biologique

Projet financé par l'Inra dans le cadre du programme AgriBio 3 pour une durée de trois ans (2010-2012). Ce projet, porté par l'Unité de recherche Ecodéveloppement de l'Inra d'Avignon, met en synergie agronomes, économistes et sociologues autour de dispositifs partagés de recueils et d'analyses de données.

Le projet de recherche a été monté sur le constat d’un faible développement des surfaces certifiées en AB en France, malgré un certain nombre d’injonctions et d’aides publiques visant à développer ce type d’agriculture. L’objectif était d’apporter des éléments de connaissance susceptibles d’accroître l’efficience des actions publiques de développement de l’AB. Nous avons exploré deux questions complémentaires :

  • Le faible taux de conversion des exploitations à l’AB en France est-il redevable d’une moindre performance de l’AB sur un ou plusieurs critère(s) ?
  • Existe-t-il des formes d’organisations (techniques, sociales, économiques) innovantes susceptibles de faciliter les conversions ?

Nous avons adopté une démarche pluridisciplinaire associant des sciences sociales (sociologie, économie) et des sciences biotechniques (agronomie). L’enjeu était de partager des dispositifs de recueils et d’analyses de données sur des terrains pour partie communs afin de produire une analyse globale. Les démarches ont consisté en (1) la construction et l’utilisation d’une base de données économiques, (2) la réalisation d’analyses empiriques auprès des agriculteurs et des acteurs agricoles par enquêtes de terrain, postales ou téléphoniques. L’étude a porté sur la région PACA et sur le département de la Drôme. Nous avons travaillé sur les 4 principaux systèmes de ces zones : l’arboriculture, le maraîchage, la viticulture, les cultures assolées, certaines analyses étant centrées sur le maraîchage et l’arboriculture, extrêmement intensifs et très utilisateurs d’intrants et de main d’œuvre, et qui posent donc des questions particulières au moment de la conversion à l’AB.

Les résultats autour de ces questions peuvent être déclinés sous deux angles :

Sous l’angle méthodologique : nous avons produit différents cadres et méthodes d’analyses (par exemple l’analyse multidimensionnelle des performances, l’analyse croisée entre travail, commercialisation et pratiques culturales, des tests statistiques pour améliorer l’échantillonnage et le traitement statistique et économétrique des bases de données). Nous avons également testé des cadres déjà existants sur des situations agricoles et de passage vers l’AB, notamment le cadre ESR, la théorie des transitions, ou encore les expériences quasi-naturelles pour mesurer des effets propres.

Sous l’angle du diagnostic sur l’AB : nous avons d’une part, identifié des niveaux de performances et des tensions entre performances de l’AB, ainsi que des organisations innovantes au niveau des exploitations. D’autre part, nous avons repéré les difficultés et les points de vulnérabilité liés à la diversification en agriculture biologique (exploration approfondie d’une de ces tensions entre performances : atout en performance agronomique, mais contrainte en termes d’organisation du travail et de commercialisation ; tensions entre performances court-terme et long-terme en arboriculture. Les résultats portent sur quelques situations particulières (certains systèmes de production ou territoires particuliers), sans prétendre avoir une vision exhaustive ou aussi précise sur les différentes systèmes de production et sur toute la zone d’étude. Au niveau des territoires, nous avons mis en évidence la présence d’auto-corrélation spatiale des probabilités de conversion à l’AB des exploitations, qui confirme la présence d’effet d’entraînement dans le phénomène de conversion à l’AB. Par ailleurs, nous avons évalué les principaux éléments facilitateurs des transitions à l’échelle des territoires, à savoir l’importance du soutien par les politiques publiques (mais qui s’avère efficace surtout parce que les acteurs économiques sont déjà organisés), ainsi que l’importance du décloisonnement entre agriculture AB et conventionnelle dans les organisations collectives.

Ce projet est porté par Mireille Navarrete (mireille.navarrete @ avignon.inra.fr) et Natacha Sautereau, unité Ecodéveloppement, département SAD, centre Inra PACA.

Publications

Navarrete M., 2012. L'écologisation des pratiques en arboriculture et maraîchage. Le courrier de l'environnement de l'INRA, n°62 Texte complet (14p)

Sautereau N, Bellon S (2012) The contribution of conversion to organic food and farming to the analysis of dynamics and governance in transitions towards sustainable agri-food systems. Chapitre d’ouvrage dans Barbier M. and Elzen B. (eds), 2012. System Innovations, Knowledge Regimes, and Design Practices towards Transitions for Sustainable Agriculture, pp 47-68. Texte complet (22p)

Geniaux Ghislain, Latruffe Laure, Lepoutre Jérome , Mzoughi Naoufel, Claude Napoléone , Nauges Céline, Sainte-Beuve Jasmin, Sautereau Natacha. 2010. Les déterminants de la conversion a l’agriculture biologique : une revue de la littérature économique. Texte complet (20p + 27p annexes)

Sautereau et al 2011, Concilier des performances pour une agriculture durable : l’agriculture biologique, comme prototype ; cas de l’arboriculture biologique, FaçSADe n° 33 Texte complet (4p) ou Résumé (site du CIAB)

Présentation du projet

Le projet soumis - 2010 (2p)

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Date de modification : 05 juillet 2023 | Date de création : 09 août 2010 | Rédaction : SP