DIMABEL

DIMABEL (2016-2019) </br> Diversité des systèmes maraîchers en agriculture biologique : évaluer leurs performances pour les améliorer

Se focalisant sur deux enjeux clés pour ces systèmes, la qualité des produits et la gestion de la santé des cultures, le projet DIMABEL entend analyser la diversité des logiques de performances et des critères d'évaluation portés par les différents acteurs du système agri-alimentaire, préciser les processus biologiques et les processus décisionnels qui déterminent les performances ainsi que les antagonismes entre objectifs. Il s'agit de comprendre les arbitrages faits par les producteurs et d'identifier les compromis possibles entre la complexification des systèmes que requièrent les fonctionnements agro-écologiques, et une simplification dictée par des raisons organisationnelles.

La production de légumes frais en général, et en Agriculture Biologique en particulier, fait l’objet de fortes attentes concernant la qualité des produits. Ces attentes sont intégrées par les producteurs qui pilotent des systèmes très complexes pour conjuguer accès aux marchés, qualité des produits et rentabilité. Les bioagresseurs, nombreux, polyphages et caractérisés par de fortes vitesses de développement sous abris, peuvent très rapidement, s’ils ne sont pas maîtrisés, provoquer des dégâts importants sur les produits récoltés et, compte tenu du caractère strict des critères de qualité, limiter voire empêcher l’accès aux marchés. En intégrant la diversité des stratégies portées par les différents professionnels en lien avec les systèmes de production maraichers sous abris froids, le projet DIMABEL a pour objectifs :

  • de contribuer à la caractérisation des performances de ces systèmes pour les enjeux de qualité des produits, intégrant les qualités commerciales (adéquation avec les critères de commercialisation requis en fonction du marché visé), gustatives et nutritionnelles. Les travaux se focalisent sur deux produits objets de fortes attentes de la part des consommateurs : la tomate et le melon. 
  • de contribuer à analyser comment la protection agroécologique des cultures (PAEC) peut être conçue, pilotée et améliorée. 

Compte-tenu du caractère central de ces deux enjeux en production maraîchère, une attention particulière est portée aux éventuels synergies et antagonismes entre eux.

La démarche mise en œuvre, qui porte sur des productions en AB et en protection intégrée, s’appuie sur trois types de dispositifs complémentaires :

  1. des dispositifs expérimentaux en station centrés sur une expérimentation système (4SYSLEG) et complétés par des essais et mesures plus analytiques (au champ, en laboratoire et par des tests de dégustation) ; le tout conçus en interaction avec des porteurs d’enjeux (plus de 20 entretiens avec maraichers, techniciens, metteurs en marché ou distributeurs),
  2. un dispositif de conception et de mise en oeuvre en partenariat d’une démarche d’évaluation pas-à-pas combinant des enquêtes individuelles (21) auprès des porteurs d’enjeux (maraichers, techniciens, metteurs en marché, distributeurs) et des discussions collectives sous forme d’ateliers (5),
  3. des dispositifs d’enquêtes dans exploitations agricoles, visant à comprendre les processus décisionnels qui déterminent les performances obtenues pour les enjeux de qualité d’une part (12 entretiens) et de santé des plantes d’autre part (70 entretiens au total).

L’ensemble du projet souligne la diversité des stratégies présentes dans les filières maraichères en termes d’objectifs et de pratiques associées. Cette diversité concerne autant les enjeux de qualité que ceux de santé des plantes, et ne peut se résumer à une segmentation entre systèmes AB et systèmes conventionnels, ou entre circuits courts et circuits longs. Par ailleurs, pour un même opérateur et une culture donnée, les objectifs visés et les moyens mis en oeuvre pour les atteindre varient en fonction du type variétal ou encore de la saisonnalité. La prise en compte de cette diversité dans l’évaluation des systèmes maraîchers est complexe mais nécessaire pour identifier des leviers d’amélioration adaptés.

L’analyse des stratégies de qualité mises en oeuvre par les professionnels de la filière tomate souligne la place prépondérante de la qualité commerciale et la prise en compte inégale de la qualité gustative. La variété ou le type variétal est le principal levier mobilisé en cohérence avec les résultats expérimentaux. A la différence du melon, l’ensemble de la démarche mise en oeuvre n’a pas permis d’identifier de variétés permettant de trouver un compromis entre qualité commerciale et qualité gustative. Le stade de récolte est un levier pertinent pour la tomate mais complexe à mettre en oeuvre quel que soit le circuit de commercialisation. Les résultats obtenus soulignent aussi l’importance des conditions de stockage, mais ils sont à interpréter en fonction de la culture et des critères de qualité. Pour le melon, un stockage à basse température et de courte durée a ainsi un impact réduit sur la composition des fruits. Les effets du mode de conduite et du mode de conservation post-récolte font l’objet d’approfondissements.

Ce projet est porté par Claire Lesur-Dumoulin, UE Alénya-Roussillon (Inra montpellier). claire.lesur-dumoulin @ inrae.fr

Financé dans le cadre du programme AgriBio4, il a duré 3 ans (janvier 2016 - décembre 2018)

Présentation du projet

Les réalisations de DIMABEL (fiche du séminaire de bilan - novembre 2019)

Diaporama au séminaire de bilan - novembre 2019

Le projet soumis (2015)

Date de modification : 05 juillet 2023 | Date de création : 16 juillet 2015 | Rédaction : AV