Photo : désherbage mécanique après le semis de blé, avec un tracteur aux roues jumelées pour ne pas tasser le sol fragile du marais.

Saint Laurent de la Prée

Saint Laurent de la Prée

Domaine expérimental de Saint Laurent de la Prée

Depuis 2017, l’unité expérimentale de Saint-Laurent-de-la-Prée a construit un projet centré sur l’agroécologie et l’ouverture à l’extérieur. Il associe des questions scientifiques, techniques et de développement, en s’appuyant sur trois dispositifs de différentes échelles :

L’unité de Saint-Laurent-de-la-Prée cherche à répondre aux attentes de la société pour des produits agricoles sains et de qualité, un environnement respecté, une implication des citoyens dans la recherche. Son projet s’inscrit dans le cadre des attentes de l’Inra : celles de la charte des unités expérimentales, celles des priorités du département Sciences pour l’action et le développement et celles du Schéma stratégique de centre. Il pose trois types de questions :

  • scientifique : peut-on piloter une exploitation agricole ou un territoire en s’appuyant sur la recherche de compromis entre les services écosystémiques ?
  • technique : comment concevoir et évaluer des systèmes agricoles conciliant production et environnement ?
  • de développement : comment contribuer à la transition agroécologique des fermes en zones humides ?

L'expérimentation système transi'marsh en AB

À l’échelle de l’exploitation agricole de l’unité (polyculture-élevage bovin allaitant), cette expérimentation-système Transi’marsh a été mise en place en 2009 et a effectué une conversion à l’agriculture biologique (AB) depuis juillet 2017. C’est un moyen d’améliorer la performance environnementale, de relever le défi de la culture en AB sur sol argileux de marais, et de mieux valoriser les produits de l'exploitation. Les enjeux de Transi’marsh sont également méthodologiques autour de l’évaluation multicritères et de tableaux de bord de pilotage incluant les services écosystémiques.

Un réseau de fermes de référence

Sur les marais alentours, ce réseau permettra à l’unité de se situer dans le paysage agricole local, de traquer les innovations, de mettre en place un observatoire de la transition agroécologique en territoire de marais, d’échanger avec les acteurs locaux sur les pratiques de l'unité.

Un territoire pilote : le marais de Brouage

L’unité de Saint-Laurent-de-la-Prée portera son attention sur le marais de Brouage, sur lequel se monte actuellement un projet de territoire. Ce projet rassemble les acteurs locaux afin de maintenir une activité d’élevage qui permette d’entretenir le marais et de préserver sa grande richesse biologique. Ce projet de territoire porte des enjeux techniques (adaptation aux ressources fourragères, pilotage du troupeau, gestion de l’eau, du parasitisme, de la biodiversité), économiques (valorisation des produits agricoles : vente directe, race bovine, atelier de découpe ; entretien du réseau hydraulique) et sociaux (gestion hydraulique collective, gestion environnementale et agricole : synergies ou compromis ?).

Pour les prochaines années, ce projet d’unité permettra de structurer les activités des personnels et de développer des collaborations avec des chercheurs extérieurs dont certains, séduits par ces perspectives, ont déjà amorcé des travaux avec l’unité.

La conversion en bio du domaine de Saint-Laurent-de-la-Prée

L’unité expérimentale de Saint-Laurent-de-la-Prée est en conversion à l’agriculture biologique depuis le 1er juillet 2017, continuité logique après une dizaine d’années de conduite du domaine en agroécologie. L’objectif est, dans un premier temps, de réorganiser le système pour respecter le cahier des charges bio, sans le modifier en profondeur.

Les échanges avec les techniciens de la Frab (Fédération régionale agro bio) ont permis d’engager l’évolution du système tout en conservant l’équilibre global entre cultures et élevage. Le point crucial est de produire la totalité des aliments nécessaires au troupeau (fourrages et grains). Comme le choix a été de conserver le même effectif d’animaux, les cultures mises en place ont une double fin : en fonction des stocks elles seront récoltées en fourrage ou en grain.

Les principaux défis à relever sont : pour les cultures, maîtriser les plantes adventices (difficile en sol de marais) et pour les animaux, trouver des traitements alternatifs (particulièrement contre les parasites intestinaux). Pour y arriver toute l’équipe participe à des formations ou s’investit dans des groupes spécifiques bio. Cette évolution, à court terme (2017-2019), est avant tout une transition agricole pour que le domaine et les agents soient prêts à développer de nouvelles recherches, en lien avec le projet d’unité en cours de finalisation. 

Date de modification : 05 juillet 2023 | Date de création : 03 mai 2019 | Rédaction : AV