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Ouvrage "Transitions vers l'agriculture biologique"

Ouvrage "Transitions vers l'agriculture biologique"

Suite au projet de recherche Tracks* sur la conversion des systèmes agricoles vers l'agriculture biologique et sous la coordination éditoriale de Claire Lamine et Stéphane Bellon, édition d'un ouvrage aux éditions Quae et Educagri, collection Sciences en partage. * Trajectoires de conversion en horticulture biologique, financé dans le cadre du programme AgriBio Inra-Acta (2005-2007)

Quels enjeux et quelles perspectives pour l'agriculture biologique à l'heure d'une demande croissante de la société ? Quels parcours pour les agriculteurs en transition vers l’agriculture biologique, qu’il s’agisse d’installation, de conversion ou de développement ? Quels accompagnements pour faciliter ces transitions ? Cet ouvrage présente des éléments d’analyse et des voies d’innovation pour les différents systèmes de production (maraîchage, arboriculture, viticulture, grandes cultures, élevage, polyculture), mais aussi pour la formation et l’accompagnement. Il propose une réflexion sur le devenir de l’agriculture et les perspectives s’ouvrant à nos systèmes agricoles. Conçue par des spécialistes, cette synthèse offre un appui scientifique, argumenté et concret, à ceux qui se consacrent aux transitions vers des systèmes agroalimentaires plus écologiques.

Dans un chapitre introductif écrit par S. Bellon et C. Lamine, nous inscrirons la question dans une temporalité plus longue. Cette mise en perspective historique montrera que la bio a fortement évolué tant de manière interne que dans ses rapports à la société, tout en apportant des éléments de compréhension de la situation actuelle de l’AB dans notre pays.

L’ouvrage est ensuite composé en deux grandes parties. La première partie est centrée sur les transitions dans des productions qui nous paraissent emblématiques : l’arboriculture, le maraîchage, la viticulture, les grandes cultures, l’élevage allaitant, et la polyculture-élevage (laitier). Une introduction présente d’abord les approches classiques de la conversion et l’importance de prendre en compte la complexité et le temps long des transitions. Le chapitre 2 (J. Fauriel) est consacré à l’arboriculture et montre que l’enjeu d’une transition vers l’AB est d’autant plus complexe que l’espèce fruitière considérée est la cible d’un grand nombre de bioagresseurs. Le point de départ peut être un verger existant, ce qui implique la mise en oeuvre progressive de techniques alternatives, l’idéal restant une démarche à partir d’un terrain à aménager en un verger conçu pour fonctionner d’une manière plus autonome. Le chapitre 3 (F. Bressoud, C. Mazollier, N. Navarrete) aborde les cultures maraîchères à l’AB et les difficultés inhérentes à cette conversion, notamment liées au choix des cultures et à la construction des rotations ainsi qu’à la question de la fertilité et de la santé des sols et bien sûr à la protection des cultures. Il met particulièrement l’accent sur la co-évolution des modes de production et des modes de commercialisation. Le chapitre 5 (Ch. David) traite des grandes cultures biologiques, dans lesquelles les exploitations, inscrites dans des modèles de production contrastés allant de la polyculture-élevage à des systèmes bien plus spécialisés, se situent en équilibre instable entre des principes fondateurs et une réglementation AB qui prônent l’autonomie et la mixité des systèmes, et un marché porteur qui conduit au contraire à une homogénéisation et à une concentration des productions. Le chapitre 6 (M. Benoit et P. Veysset) étudie conjointement les productions ovine allaitante et bovine allaitante et montre que la réussite économique de la conversion à l’AB y repose avant tout sur la capacité à concilier productivité animale et autonomie alimentaire élevées, en adaptant le système d’élevage au contexte local. Le chapitre 7 (A. Blouet) rend compte des principes agronomiques qui ont guidé la conception, à partir d’une installation expérimentale de l’INRA, de deux systèmes laitiers biologiques dans une perspective de complémentarité entre système herbager et système de polyculture-élevage, qui pourrait être transposable à des exploitations et territoires « réels », et discute les premiers résultats issus de l’évaluation de cette expérience. Plus fondamentalement, il s’agit d’envisager les conditions de transmission des ressources du milieu naturel aux générations futures.

La seconde partie traite de l’accompagnement aux transitions vers l’AB vu dans ses principales modalités : les dispositifs incitatifs, le conseil agricole, l’enseignement, la formation des accompagnants eux-mêmes, et enfin les outils d’accompagnement à disposition tant des agriculteurs que de ceux qui les soutiennent. Cette partie s’appuie entièrement sur l’expérience d’enseignement, de conseil et de formation des différents auteurs, et s’avère ainsi complémentaire d’autres publications issus d’analyses de chercheurs sur ces questions de l’accompagnement et du conseil. Le chapitre 8 (N. Sautereau) concerne l’accompagnement et se centre sur la mise en place de politiques incitatives et les dispositifs de conseils des différents réseaux, en s’appuyant notamment sur les expériences des régions PACA et Rhône-Alpes. Le chapitre 9 (D.Garraud et J-M. Morin) traite des parcours d’installation en AB de candidats sans formation capacitaire agricole et souvent non originaires du milieu agricole. Il présente les dispositifs de formation et d’accompagnement de leurs projets, qui concernent souvent du maraîchage diversifié en vente directe. Il traite aussi de la formation initiale (lycées agricoles), dans laquelle les projets d’installation sont souvent plus lointains dans le temps, et des formations à orientation agriculture biologique qui sont proposées. Le chapitre 10 (A. Le Fur) a pour objet d’identifier les enjeux de la formation des divers conseillers qui interviennent aujourd’hui dans les processus de transition vers la bio. Construit pour l’essentiel sur la base de l’expérience de la FNAB en matière de formation des conseillers sur l’agriculture biologique, il expose successivement les parcours de conversion et les actes d’accompagnement posés par les conseillers tout au long de ces parcours, les compétences mises en oeuvre, et enfin les enjeux des formations. Le chapitre 11 (A. Haegelin) présente les grands types d’outils existant à ce jour pour l’accompagnement des conversions. A travers quelques exemples ciblés, l’accent est mis sur les clefs de choix de ces supports. L’essentiel du travail du conseiller et du producteur pour choisir l’instrument le plus adapté est avant tout d’identifier et de replacer son usage à une étape précise de la trajectoire de conversion, l’outil utilisé n’étant « le meilleur possible » pour répondre aux questions posées que s’il est utilisé au « bon moment » et de la « bonne façon ».Enfin, en écho aux chapitres précédents et aux enjeux développés dans le chapitre 1, le chapitre 12 (C.Lamine et S.Bellon) présente une synthèse des conditions favorisant la conversion au niveau individuel, collectif, territorial, et en termes de politiques publiques territoriales.

Voir aussi

Vous pouvez commander l'ouvrage sur le site des éditions Quae

Date de modification : 05 juillet 2023 | Date de création : 24 octobre 2016 | Rédaction : AV