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Le contexte

La culture de fraisiers en sol est confrontée à deux problèmes majeurs: la maîtrise des adventices et la lutte contre les champignons pathogènes du sol (Phytophtora sp., Colletotrichum sp. et Verticillium sp.) ou contre l'ensemble des micro-organismes délétères non déterminés responsables du phénomène de "fatigue des sols". En production biologique, l'absence de désherbant et de fongicides naturels constitue des contraintes supplémentaires. Le cahier des charges relatif à l'AB exige l'utilisation de plants biologiques et une culture en sol; la culture hors-sol est seulement autorisée pour la production de pieds-mères. Compte tenu de cette réglementation, la production de plants en motte sur substrat organique est un des moyens envisagés pour s'affranchir des contraintes liées à la mauvaise qualité des sols. De plus, les systèmes racinaires produits en motte pourraient être protégés par un apport de micro-organismes bénéfiques au substrat organique.

Les objectifs et enjeux du travail de recherche présenté

Depuis 1995, des travaux sur la biotisation, qui consiste à introduire dans le substrat s'élevage des jeunes plantules différents micro-organismes antagonistes, ont été réalisés sur fraisiers conduits en culture conventionnelle. Les résultats ont montré la possibilité d'associer des champignons endomycorhigènes, une bactérie PGPR (Pseudomonas fluorescens), et un champignon antagoniste (Fusarium oxysporum non pathogène Fo47) dans la Fraisimotte, et d'observer des effets bénéfiques sur la croissance et la résistance aux fatigues de sol. L'objectif du projet était de transférer cette technologie à la production de pieds-mères de fraisiers pour l'AB. Ce procédé pourrait être un des moyens biologiques permettant de maintenir des cultures "rentables" dans des sols naturels fatigués.

Démarche scientifique

Le premier objectif est de contrôler la bonne installation dans la rhizosphère et au niveau des racines des micro-organismes intialement introduits au cours de l'acclimatation de stolons. Le deuxième objectif est d'évaluer l'influence de ces micro-organismes sur la croissance, l'état sanitaire et la production de fraisiers biotisés.
Trois micro-organismes (une souche de Fusarium oxysporum non pathogène Fo47, une souche de Pseudomonas fluorescens P.f. A6, une espèce de champignon endomycorhizogène Glomus intaradices) sont incorporés en combinaisons binaires dans le substrat d'acclimatation des plantules. Après quatre semaines, les plantes sont transplantées dans quatre sols différents.

Acquis scientifiques

Les analyses microbiologiques montrent la bonne installation de Fo47 et P.f. A6 dans les quatre sols naturels. Aucun effet négatif de la co-inoculation n'est observé. Une tendance vers une augmentation de la production est observée dans les fraisiers biotisés, en particulier dans un des sols repertorié comme sol fatigué.

> Christelle CORDIER - UMR MGS, CMSE-INRA Dijon & Agri-Obtentions Guyencourt

> Jean-Jacques POMMIER - CIREF Douville

> Florence VERPONT - CTIFL Prigonrieux

> Claude ALABOUVETTE - UMR MGS, CMSE-INRA Dijon