VACCARM

VACCARM

Évaluation de la vulnérabilité des systèmes de culture agroécologique de maïs dans un contexte de changement climatique

Le projet VACCARM, associant acteurs variés et méthodologies complémentaires, a permis de co-concevoir une gamme de systèmes de culture maïsicoles intégrant des pratiques agroécologiques et de mettre en évidence leurs performances prometteuses. L’outil d’évaluation intégrant le concept de vulnérabilité est encore en cours de développement. Il permettra une prise en compte des ressources matérielles et structurelles, mais aussi cognitives, des maïsiculteurs.

OBJECTIFS

Le maïs est une culture particulièrement importante en France et dans le Sud-Ouest. Les systèmes de monoculture de mais irrigués sont pourtant remis en question (forte pression sur la ressource eau, risques pour la qualité de l'eau et des sols). Ses performances sur le long terme dans un contexte de changement climatique sont en outre menacées (stress hydriques et thermiques). Par conséquent, il est nécessaire de développer de nouveaux systèmes de culture, adaptés à un contexte de changement climatique, compétitifs sur le plan économique, plus durables sur le plan environnemental et plus justes sur le plan social.

Les objectifs principaux du projet VACCARM (Vulnerability Assessment in Climate Change context of AgRoecological Maize cropping systems) ont été de mettre au point, tester et évaluer des systèmes de culture maïsicoles résilients face au changement climatique. Pour cela, VACCARM a souhaité répondre aux questions suivantes :

  • Dans quelle mesure l’introduction de pratiques agroécologiques peut alimenter la conception participative de systèmes de culture maïsicoles a priori adaptés au changement climatique (WP1)
  • Quels indicateurs peut-on mobiliser pour évaluer les performances de ces systèmes maïsicoles agroécologiques dans un contexte de changement climatique, à l’échelle de la parcelle et de l’exploitation (WP2)
  • Quelles sont les performances (simulées ou mesurées) de ces systèmes maïsicoles agroécologiques dans un contexte climatique contraint (disponibilité en eau réduite, modification des précipitations et des températures…) (WP3).

 

Une méthodologie appréciée et un outil d'évaluation prometteur

VACCARM
© © INRAE - Jean WEBER

Le projet VACCARM a permis le développement et la mise en œuvre d'une méthodologie de co-conception simple, transmissible et appréciée. Douze systèmes de culture ont peut-être reconçus, explorant un large gradient de leviers agronomiques, (introduction de cultures intermédiaires, réduction du travail du sol, désherbage mécanique, maïs population…) compatibles avec les enjeux climatiques. Les performances environnementales de ces systèmes reconçus sont améliorées sur divers points (qualité de l’eau, matières organique, émissions de GES et consommation d’énergie). Les performances économiques sont plus variables et à analyser au cas par cas. Elles vont notamment être liées aux ciseaux entre prix des intrants, prix du maïs et prix des cultures de diversification.

L’outil d’évaluation intégrant le concept de vulnérabilité est encore en cours de développement. Toutefois des avancées importantes ont été faites montrant la très grande variabilité de critères mobilisés par les agriculteurs pour évaluer leur vulnérabilité au changement climatique et la nécessité d’un outil évolutif. Les enquêtes menées ont également mis en évidence, qu’au-delà des facteurs explicatifs classiques (matériels, structurels), les ressources cognitives (assistance et réactivité, perception du risques) ont également un rôle très important dans les processus de décision (en particulier ici la décision de démarrage d’irrigation et le choix des critères dévaluations).

Sensibiliser les acteurs agricoles aux pratiques agroécologiques

Il est possible de cultiver du maïs dans des systèmes de cultures plus « agroécologiques » et moins vulnérables au changement climatique : en s’adaptant aux contraintes matérielles, pédoclimatiques, mais aussi cognitives des maïsiculteurs. Ces systèmes ont des performances environnementales très intéressantes. La gestion quantitative (irrigation) et qualitative (herbicides) de l’eau, ainsi que la gestion de la fertilisation azotée (engrais, matière organique) sont des points majeurs à maitriser.

Pour l’évaluation de la vulnérabilité au changement climatique des exploitations, il est nécessaire de réfléchir non pas à un jeu unique d’indicateurs, mais à un panel de critères, adaptable à des contextes particuliers et de tenir compte de l’ensemble de ses ressources (structurelles, matérielles et cognitives).

Il est nécessaire de continuer à sensibiliser les acteurs agricoles. Ceci ne peut se faire sans l’appui des organismes de développement agricole.

Contact

Magali WILLAUME

UMR AGIR, Toulouse

Date de modification : 04 juillet 2023 | Date de création : 21 mars 2022 | Rédaction : CLIMAE