Stéphane Renault, pour le réseau Médici
Responsable éditorial
Animateur du réseau Médici
Laboratoire Méditerranéen de Préhistoire Europe-Afrique – LAMPEA –UMR 7269
Aix-Marseille Univ, CNRS, Minist Culture
Renault@mmsh.univ-aix.fr

L’édition scientifique connaît depuis quelques années des mutations importantes, notamment avec la généralisation de l’usage du numérique comme vecteur de diffusion et d’accès rapide aux résultats de la recherche. Ces mutations technologiques s’accompagnent d’un profond changement dans la pratique des métiers des professionnels de l’édition. Aujourd’hui, la publication scientifique repose autant sur la démarche expérimentale et la qualité de l’évaluation que sur la diffusion des résultats. On aurait tort de penser que le rôle des professionnels de l’édition ne se cantonne qu’à la réception et au traitement d’un texte en vue de sa transcription, dématérialisée sur une plateforme de publication numérique, ou physique pour une édition papier complémentaire et néanmoins toujours nécessaire à beaucoup de disciplines. Les attentes des chercheurs, mais également de nos institutions, évoluent autant que les moyens techniques, qui autorisent désormais toutes les formes possibles de communication.

Les questions éthiques sont de plus en plus mises en avant et la transparence devient incontournable. Transparence dans la façon de présenter les fruits d’un travail de recherche et transparence quant à l’utilisation des données mises à disposition, qu’elles soient textuelles ou primaires. Toute la chaîne qui mène à la diffusion des résultats d’une recherche est désormais valorisée. Afin d’augmenter l’efficience des différentes étapes, chacun doit apporter ses connaissances et savoir-faire à la conduite contrôlée d’un projet, de la gestion des données jusqu’à la valorisation et la diffusion des résultats. Il est plus que nécessaire que personnels de l’information scientifique et technique (IST) et chercheurs dialoguent à nouveau, pour que l’intégration de chaque compétence tende à livrer des ensembles de ressources trouvables, accessibles, interopérables et réutilisables, dans un moment où le mouvement de l’open science fait de l’open access un enjeu majeur d’interopérabilité et de pérennité. Ce sont ces questions, et autant d’autres sujets, que le réseau national des Métiers de l’édition scientifique publique (Médici) [1]  aborde et discute, partage lors de ses actions auprès d’une communauté toujours plus large et représentée par les disciplines aussi diverses des sciences humaines et sociales et des sciences, techniques et médecine.

Intégré à la plateforme des réseaux soutenue par la mission pour l’interdisciplinarité du CNRS [2], il s’attache à créer des liens entre les acteurs de terrain en leur offrant des ressources utiles à l’exercice de leurs professions. Par les objectifs qu’il définit, il veille sur l’actualité et l’évolution des métiers liés à l’édition scientifique. Ouvert à toutes les institutions publiques et toutes les disciplines, il se positionne au plus près de ses membres, dans un souci de professionnalisation permanente. Le réseau, par ses actions, transmet bonnes pratiques, informations et formations, sous la forme de guides ou d’enquêtes, d’ateliers et journées thématiques, d’actions nationales de formation, de rencontres annuelles nationales - les journées du réseau - et de réunions informelles privilégiant les échanges et les débats autour de sujets relatifs à l’édition scientifique publique. Le réseau repose exclusivement sur l’engagement libre et volontaire de ses membres, qui en assurent la dynamique. Cet engagement s’exprime à travers un comité de pilotage qui coordonne les activités du réseau et qui assure le lien avec la mission pour l’interdisciplinarité, mais aussi et surtout à travers les groupes de travail.

Si actuellement, le réseau est coordonné par un comité de pilotage composé de sept membres [3], tous les membres du réseau sont susceptibles de jouer un rôle actif au sein des groupes de travail suivants : Veille, Formation, InfoRézo, Multilinguisme, Droit d’auteur, et Organisation éditoriale. Cette année, le réseau Médici a souhaité impliquer davantage ses membres sur le choix de ses thématiques et des actions qui en découlent. Nous avons également envisagé de réfléchir à constituer, en parallèle des groupes de travail, des groupes d’intérêts, permettant de rassembler des personnes qui souhaitent partager autour d’un même sujet, évaluer des technologies ou des politiques éditoriales, mesurer l’évolution des métiers liés à l’édition scientifique, sans forcément pouvoir s’investir pleinement dans l’animation d’un groupe de travail. En ces termes, le groupe d’intérêt s’apparente à un forum pour l’échange d’idées.

Cette expérience a permis de faire apparaître des besoins nouveaux et plusieurs thématiques vont être développées pour apporter encore plus de ressources aux professionnels de l’édition. Ainsi la question du référencement des revues et leur diffusion, du recensement et présentation des outils éditoriaux, des nouveaux métiers comme éditeur de corpus numériques, ou de nouvelles formes éditoriales comme la publication des données pourront donner lieu à des ateliers thématiques ou des livrables sous la forme de guide de bonnes pratiques.

Enfin, Médici, dans son souci d’interdisciplinarité, a souhaité s’investir dans le groupe de travail inter-réseaux ‘Cycle de vie de la donnée’, initié suite à la tenue d’un atelier sur les données de la recherche lors de la rencontre des réseaux professionnels du CNRS de janvier 2016 [4]. Les premières actions du groupe de travail [5], auxquels sept réseaux de la mission pour l’interdisciplinarité collaborent, ont permis, dans une approche professionnelle, de définir une cartographie des usages dans chacun des réseaux autour de la gestion des données. Le réseau métier Médici représente un espace de forte dynamique pour les acteurs de l’édition scientifique publique. Il assure un lien permanent entre professionnels, organismes et infrastructures de recherche, et participe à la diffusion des bonnes pratiques et recommandations pour accompagner au plus près l’évolution de ses métiers.

[1] http://medici.in2p3.fr/

[2] http://www.cnrs.fr/mi/spip.php?article379

[3] http://medici.in2p3.fr/spip.php?article3

[4] http://www.cnrs.fr/mi/spip.php?article825

[5] http://www.cnrs.fr/mi/spip.php?article1313