l’Agroécologie

l’Agroécologie

Un peu d'histoire...

Suivant le modèle de l'agriculture moderne, les écosystèmes vont se dégrader, les ressources non renouvelables vont s’épuiser, le réchauffement climatique va s’accélérer. Il semble donc nécessaire d’adapter, dans une vision mondiale, nos pratiques agricoles en vue de répondre à la problématique de la souveraineté et sécurité alimentaire afin de sortir de l’impasse de cette crise écologique et sociale.

L’agroécologie émerge peu à peu de cette volonté de nourrir le monde autrement qu’en se servant de modèles agricoles intensifs. Il n’est plus question de produire sans prendre en compte les dimensions sociales, culturelles, politiques et économiques.

Ce terme « agroécologie »  est difficile d’emploi, car il soulève différents concepts. En effet, l’agroécologie peut être un mouvement social, un ensemble de pratiques agricoles ou une discipline scientifique. Ce mot a été employé pour la première fois en 1930 par l’agronome Basil Bensin  mais c’est dès les années 70 que ce terme apparaît de manière plus prononcée dans la littérature, surtout en Amérique latine et aux Etats Unis.  

Au fil des années, de nombreux acteurs aux compétences variées (agronomes, écologues, géographes, sociologues…), ont participé au développement de la vision multidimensionnelle de l’agriculture. L’agronomie et l’écologie sont les bases de l’agroécologie où les aspects socioéconomiques, sociopolitiques sont aussi pris en considération.

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L’agroécologie se base sur les savoirs et pratiques traditionnelles des paysans en s’appuyant sur l’environnement afin d’obtenir de haut rendement en minimalisant les dépenses énergétiques et de matières premières. L’agroécosystème, écosystème modifié par l’Homme, est l’unité d’étude. Toute action de l’Homme se doit de ne pas être néfaste pour l’environnement. La finalité est d’aboutir à un système de production durable pour assurer la souveraineté alimentaire. D’après l’économiste, sociologue, documentaliste française, Sylvia Perez-Victoria, une complémentarité des savoirs scientifiques et sociaux de la connaissance est primordiale pour aboutir à des innovations utiles aux systèmes productifs. Suivant cette logique, la démarche agroécologique favorise la recherche-action participative. Pour Sylvia Perez-Victoria, cette démarche repose sur trois valeurs :

- équilibre : l’agroécosystème doit être en équilibre constant

- équité : gommer les inégalités sociales

- reconnaissance des savoirs de tous : s’appuyer sur la connaissance des savoir paysans

D’un point de vu agronomique, Miguel Altieri, professeur d’agroécologie américain et chilien, a relevé l’importance pour les agriculteurs d’être dans un système de polyculture- élevage. L’intérêt réside dans la complémentarité des activités agricoles pour atteindre l’autosuffisance de l’exploitation. Cette logique est aux antipodes de l’agriculture moderne, où chaque activité agricole est cloisonnée. De ce fait, l’exploitation polyculture- élevage suivant une démarche agroécologique optimisera son espace, aura de la diversité dans son sol, sera la plus autonome possible (énergie, alimentation, eau, déchets) et s’appuiera sur les savoir ancestraux des paysans et des innovations émergentes.

L’Homme (agriculteur/ éleveur) reprend sa place centrale au sein de son exploitation, libre de ses propres choix. Il est en interaction constante avec d’autres acteurs, tels que les politiques, le grand public, les législateurs, les professionnels et les chercheurs.

Ainsi l’agroécologie semble être une piste exploitable pour la Guadeloupe dans la mesure où elle souhaiterait atteindre une souveraineté alimentaire en préservant les ressources naturelles sans impact néfaste sur la nature. 

Date de modification : 05 juin 2023 | Date de création : 23 août 2016 | Rédaction : Charlotte Lejoyeux