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L’agriculture conventionnelle est née, après-guerre, d’une stratégie de maximisation des rendements agricoles grâce à l’utilisation d’intrants issus des industries agrochimiques (produits phytosanitaires et vétérinaires, engrais de synthèse). Cette agriculture dite « moderne et intensive » est caractérisée par une forte mécanisation, une spécialisation des exploitants et une simplification à outrance des itinéraires techniques. Elle a trouvé ses débouchés à l'export. La crise alimentaire des années 2007/2009, marquées par des émeutes de la faim survenues dans le monde, notamment en Afrique, Asie, Haïti et Antilles, a mis en avant une nouvelle priorité pour les politiques publiques : « Nourrir les populations avec les productions agricoles de leur territoire ». La crise sanitaire mondiale Covid-19 amplifie, s’il était besoin, cette logique. C’est dans ces circonstances que le modèle de l’agriculture paysanne en vigueur dans de nombreuses régions du Sud, a requestionné les chercheurs.

De nouveaux enjeux émergent ainsi autour de l’agriculture durable respectueuse de l’environnement et de la santé des consommateurs. C’est pourquoi le consortium du projet AgroEcoDiv se concentre sur l’agroécologie comme modèle en rupture au système agricole intensif. Les recherches visent à co-construire des innovations, optimisant les écosystèmes dans une optique de préservation de l'environnement plaçant l'homme au cœur du système. Les ateliers de culture et d’élevage se regroupent afin de retrouver un équilibre avec le milieu et faire face aux différentes contraintes.

La Guadeloupe s’inscrit dans un contexte insulaire, au climat tropical chaud et humide, contrasté et fragile dont l’un des enjeux est d’atteindre l’autonomie alimentaire par le développement d’une agriculture respectueuse de l’environnement, contribuant à l’aménagement du territoire et à la production de richesses soutenant le dynamisme économique. Le projet AgroEcoDiv cible les exploitations relevant de la petite agriculture familiale car la majorité des exploitations en Guadeloupe, relèvent de ce statut : 80% des 8000 exploitations agricoles recensées par la DAAF en 2010.

Ainsi le projet AgroEcoDiv se concentre sur l'accompagnement des exploitations agricoles (polyculture/ élevage) relevant de la petite agriculture familiale dans leur transition agroécologique. Cette ambition emmènera les territoires de Guadeloupe sur la voie de la souveraineté alimentaire.